mercredi 21 novembre 2012

petit moment de solitude

 
Je me souviens du vieil Artant qui me laissa perplexe et esseulée quelques jours, j’avais vingt ans. Je suis à l’université et je suis des cours d’iconologie, j’adore ça, j’apprends, j’apprends, ça s’ouvre devant moi, en moi ; toutes ces choses que je ne savais pas exister et qui me passionnent, qui trouvent écho. Un jour, en cours, il est question de ce vieil Artant dont je n’ai jamais entendu parler. Le malaise vient qu’il me semble être la seule à ne pas voir de qui on parle et, orgueil, je ne sais pas dire que je ne sais pas. Cette absence me révèle toute mon illégitimité à être là, sur ces bancs, en histoire de l’art, alors que je découvre les musées en même temps que ces études ! (Ici, tout cela est dit magnifiquement.)
Mon père avait pour moi d’autres ambitions professionnelles que f. se plait à me rappeler lorsque je me lime les ongles dans des lieux incongrus, pour faire passer le temps, façon secrétaire.
Le vieillard Temps ayant fait son travail, je me souviens qu’aujourd’hui, je peux sourire de cette histoire, d’autant plus que j’ai, récemment, rencontré quelqu’un qui, enfant, ne voyait pas ce que pouvait être du beurre de missel !

dimanche 18 novembre 2012

un thé en automne


Je me souviens que le maître de thé écarte les feuilles avec le couvercle du zong, se penche pour sentir et dit : la forêt en automne, les feuilles de chêne décomposées, bois de cèdre, bois de chêne, bois d’acajou, la maison de ma grand-mère, l’odeur de la poussière, de la pluie, les champignons, les morilles séchées, la terre, l’humus bien séché, une pomme de terre cuite à l’eau, avec la peau …