Le Dalaï Lama dit qu’il faut aborder l’amour et la cuisine
avec le même abandon insouciant ! J’ai donc fait une daurade au four avec
fenouil et pommes de terre, j’ai tout mis en même temps, le poisson a cuit en
vingt minutes, les légumes en une heure. Parfois mon insouciance (et mon four)
m’énerve ! Pendant l’attente (on a donc dîner très tard, sur notre
terrasse et f. a dit que c’était très agréable de dîner tard quand il fait
doux, je l’adore), j’ai eu le temps de mesurer combien parfois faire à manger
me coûte. Et je me souviens de ma mère,
à certains moments, épuisée de devoir faire à manger tous les jours, midi et
soir (pauvre femme), énervée par l’obligation des horaires, sans plus d’idées,
sans plus d’envie (alors que de l’avis de tous, elle était excellente
cuisinière) et de mon père, voulant l’aider, qui lui disait gentiment
« mais c’est pourtant pas compliqué, j’aime tout ». Quand on sait, en
plus, que f. n’aime pas tellement le poisson, je me dis que parfois la cuisine
me donne la possibilité, effectivement, de vérifier dans quel abandon
insouciant (confiant ?) je vis mon amour. Il y avait des restes pour le
lendemain !
Je me rends compte que je confonds Cléo de 5 à 7 et L’amour l’après-midi (dont l’héroïne s’appelle Chloé et de 5 à 7 … et bien non en fait,
elle ne le fait pas, ou plutôt lui ne veut plus, empêtré dans son pull au moment
de le retirer, ce pull étroit et court qui arrive à la ceinture du pantalon,
façon année 70, que l’on devine rêche ; ce geste l’arrête, il redescent son pull et s’en va en
catimini … c’est très beau).
Où j’apprends que Le Corbusier pensait qu’au XXIe siècle,
nous ne travaillerions que quatre heures par semaine, car entre technologie et
sur-population, cela aurait été suffisant !!! Ah là là, ces utopistes,
toujours à nous faire croire des trucs qui n’arrivent jamais.