mardi 16 septembre 2014

L’amour et la cuisine, de 5 à 7, et même plus tard



Le Dalaï Lama dit qu’il faut aborder l’amour et la cuisine avec le même abandon insouciant ! J’ai donc fait une daurade au four avec fenouil et pommes de terre, j’ai tout mis en même temps, le poisson a cuit en vingt minutes, les légumes en une heure. Parfois mon insouciance (et mon four) m’énerve ! Pendant l’attente (on a donc dîner très tard, sur notre terrasse et f. a dit que c’était très agréable de dîner tard quand il fait doux, je l’adore), j’ai eu le temps de mesurer combien parfois faire à manger me coûte.  Et je me souviens de ma mère, à certains moments, épuisée de devoir faire à manger tous les jours, midi et soir (pauvre femme), énervée par l’obligation des horaires, sans plus d’idées, sans plus d’envie (alors que de l’avis de tous, elle était excellente cuisinière) et de mon père, voulant l’aider, qui lui disait gentiment « mais c’est pourtant pas compliqué, j’aime tout ». Quand on sait, en plus, que f. n’aime pas tellement le poisson, je me dis que parfois la cuisine me donne la possibilité, effectivement, de vérifier dans quel abandon insouciant (confiant ?) je vis mon amour. Il y avait des restes pour le lendemain !
Je me rends compte que je confonds Cléo de 5 à 7 et L’amour l’après-midi (dont l’héroïne s’appelle Chloé et de 5 à 7 … et bien non en fait, elle ne le fait pas, ou plutôt lui ne veut plus, empêtré dans son pull au moment de le retirer, ce pull étroit et court qui arrive à la ceinture du pantalon, façon année 70, que l’on devine rêche ; ce geste l’arrête, il  redescent son pull et s’en va en catimini  … c’est très beau).
Où j’apprends que Le Corbusier pensait qu’au XXIe siècle, nous ne travaillerions que quatre heures par semaine, car entre technologie et sur-population, cela aurait été suffisant !!! Ah là là, ces utopistes, toujours à nous faire croire des trucs qui n’arrivent jamais.

dimanche 7 septembre 2014

un lundi 1er



Semaine 36

Un lundi premier, c’est bien pour commencer à reprendre les bonnes habitudes.
Elles seraient de l’ordre de trouver un arrangement avec le temps qui passe trop vite et cette impression de courir après (quoi ?) sans jamais le rattraper. Il s’agirait donc d’arriver à être dans l’instant et non dans celui d’avant, d’après. Un exemple très septembre : être dans le livre qu’on lit sans déjà penser au suivant.
Hors rentrée littéraire, je lis : « la nostalgie doit céder sa place à un autre sentiment qui donne au présent sa plénitude, et ne l’entraîne pas vers le regret. » ou « ce pli bienveillant vers le présent. » Voilà, je voudrais que maintenant, ce soit comme ça, être dans ce pli.
Comme dans un silence de John Cage.  Etre dans le silence du monde, c’est être exactement au monde.

Mercredi : ne rien avoir à écrire, mais écrire cela, comme parfois on recopie une page qu’on aime bien, pour lancer la machine.
Vers seize heures dans le petit bureau qui n’en est pas un mais plutôt une petite cuisine dans laquelle il serait bien compliqué de faire à manger, j’entends l’orage.

Bon, sinon, jeudi, j’ai acheté un pantalon bleu pétrole. Et j’ai appris un mot nouveau : yolo (you only live once).

Et maintenant, je porte parfois des lunettes ! Je les ai choisies chez un créateur, ce qui m’a valu d’être complètement dévisagée par une jeune fille dans le métro ! Je ne sais pas trop quoi en penser. Du coup, nous échangions subrepticement des coups d’œil, aussi étonnée l’une que l’autre, je pense.

Une plante urticante m’a attaquée dans mon jardin. J’ai immédiatement demandé à f. de me rendre les appartements, la ville, la civilisation. Il dit que c’est trop tard et que plus jamais je ne m’y ferai, mais je sens bien que si.