lundi 14 novembre 2011

des cheveux courts


Je me souviens que j’ai une autre histoire de cheveux courts, les miens. J’ai six ans, je sais qu’on va partir vivre dans un pays chaud. Ma mère me dit qu’on va aller chez le coiffeur toutes les deux se faire couper les cheveux, ce sera plus pratique là-bas. C’est un peu comme une fête, aller chez le coiffeur et me faire coiffer en même temps que ma mère, comme une grande. En fait, je passe la première, je suis assise sur un tas de magazines qui glissent. Des cheveux au creux des reins, je passe à la coupe très courte. Pour l’instant, ça va, tout le monde autour de moi est enthousiaste. Pourquoi pas moi ? C’est au tour de mère, je m’impatiente dans la boutique. J’ai l’autorisation d’aller jouer sur le trottoir, devant. C’est presque fini et mon père ne va pas tarder à venir nous chercher en voiture. D’ailleurs, il passe devant moi et je lui fais signe, mais il ne me voit pas, pourtant, j’avais cru …Cette fois il s’avance sur le trottoir et me reconnaît, étonné. Très gentiment, en souriant, il dit qu’il est content d’avoir un petit garçon. Je fonds en larmes. On entre ensemble chez la coiffeuse, mon père désemparé de me faire pleurer, ma mère enfile sa veste. Elle a les cheveux longs !

1 commentaire:

  1. Les cheveux ! oui, parlons-en !
    Moi ton souvenir m’en rappelle un autre, plutôt heureux chez Adèle la coiffeuse.
    Même âge sans doute puisque j’étais installée sur un tabouret de bois (plus stable que les magasines !). C’était la fête de la petite ville, c’est dire si c’était un grand moment. La coiffeuse ce jour là s’était laissée aller à la fantaisie et m’avait fait une queue de cheval déportée sur le côté gauche avec plein d’anglaises. Je me souviens de ma surprise lorsque je me suis vue dans le miroir juste à la fin, je n’avais pas dû suivre les opérations et j’ai eu d’un coup le résultat final, je m’en souviens comme si c’était hier : surprise de me trouver jolie, c’était étonnant. C’est bien la seule fois où mon image m’a renvoyé une bonne surprise. J’avais peut-être déjà ma robe de fête, chaque fois j’avais une nouvelle robe confectionnée par ma tante couturière. Cette fantaisie n’était pas au goût de mon père ! (Ah les pères !)
    J’avais à l’époque je crois de jolis cheveux mais ça n’a pas duré longtemps parce que les cheveux longs « ça demande de l’entretien » et puis plus grande on trouvait que les cheveux très courts ça me « donnait un genre ». J’ai donc eu les cheveux coupé très très court pendant toute ma jeunesse. Faut dire qu’à ce temps là la mode était à Françoise hardy et moi j’avais les cheveux frisés ! quelle malchance ! aussi je les faisais couper si court qu’ils n’avaient pas le loisir de friser. Puis est venu le temps de l’affro (ortho ?) et puis le temps de l’âge plus que mûr où j’ai fait des tentatives pour les laisser pousser .A chaque fois un sentiment de gêne, l’impression de ne pas être « nette », mauvais genre surtout vis à vis de ma famille. Maintenant mes cheveux sont devenus secs et crépus, ils sont vilains et demandent c’est vrai beaucoup de soins (bains d’huile etc qui font que ça n’en finit pas les jours où je dois les laver (souvent !). Ils sont crépus et occupent un volume indécent alors qu’ils laissent voir aussi le cuir dégarni ! Bon difficile à gérer mais je ne me supporte plus avec les cheveux courts, alors que faire ?

    Et cette histoire de cheveux me rappelle aussi les nattes de ma mère lorsqu’elle était petite. Je n’ai jamais vu de photos d’elle avec ses nattes mais je sais qu’elle avait des nattes magnifiques et qu’un soir revenant de l’école (-elle y allait seulement les jours de pluie lorsqu’il n’y avait rien à faire ni aux champs ni à la maison-) elle a suplié sa mère de les lui couper parce que les autres enfants les lui tiraient en l’appelant « Maccaronni »

    Et puis aussi ton message précédent m’a rappelé cet évènement : mon amie ( qui n’est plus de ce monde) un jour s’est planté devant la glace avec une paire de ciseaux, elle a entrepris de se les couper sauvagement, je ne savais que faire devant cette autodestruction, il m’a semblé que tout ce que je pouvais faire c’était de l’aider peut-être pour limiter le massacre, l’accompagner. Aujourd’hui cet accompagnement me semble étrange : j’aurais dû l’en empêcher mais elle avait beaucoup d’autorité sur moi…

    Voilà « tirés par les cheveux » tout ce que ton message a fait remonter en moi.
    Bien à toi, Marine

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