Je me souviens des soirées diapo., alignés tous les trois
dans le canapé, mon père à la télécommande. Les commentaires sur les premières
images, puis le silence dû à une certaine lassitude, peut-être, une langueur
s’installe. Je me souviens du bruit du projecteur au passage de chaque image.
Je me souviens que je finis toujours assise au pied du canapé. Nous n’avons pas
d’écran. Ma mère va chercher un drap dans l’armoire de sa chambre. Mon père
l’installe dans le salon, parfois la salle à manger. Ces soirées avaient
souvent lieu lorsque nous sommes rentrés d’Afrique, selon l’expression
consacrée. Puis elles se sont espacées et ont disparu, mais certaines images me
restent en tête : je tourne sur un petit carrousel, je porte la robe rouge
que je n’aimais pas, mais que cette image m’a fait adorer. Trop tard, elle
était trop petite ! le sapin de Noël en plastique que nous portons
au-dessus des vagues, j’ai un maillot de bain bleu, à rayures blanches, une vue
prise à l’aéroport, un bout d’aile d’avion … Est-ce ce lent et long défilé qui
m’a fait aimer les images de rien ? Peut-être.
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