jeudi 28 juillet 2011

des lieux et des livres



Je me souviens que parfois, lorsqu’on se souvient des livres qu’on a lu, on se souvient aussi du lieu de la lecture. Fraisse et Trois chevaux, ces lourdes siestes dans le petit appartement loué, mes premières vacances avec f., ma décision d’enfourcher moi-même mon deuxième cheval, cet été-là. New York et nous étions les Mulvaney, et un dixième matin, ne plus vouloir sortir, car le livre à finir est plus important que le musée à découvrir. Le train et au piano, l’homme assis en face de moi me dit que lui aussi, comme moi à cet instant, a souri à la lecture de ce livre. Le temps qui devait être sans compter du dimanche matin et les choses qui me précipitent au marché pour acheter toutes sortes de nourritures, ma solitude dans l’appartement vide de son propriétaire et les tendres plaintes, assise sur l’horrible canapé vert…Je me souviens alors que je choisis avec soin les livres du déplacement, on ne sait jamais, un bon souvenir est vite arrivé.

1 commentaire:

  1. Oh je me souviens, je crois que celui là c’était vraiment le tout premier livre, je me souviens du lieu où il m’a été lu : ma tante avait installé une couverture sur le sol de la cour et m’y avait couchée. Je me souviens qu’elle m’avait dit que comme j’allais entreprendre un grand voyage on ne savait ce qu’il pouvait arriver et que peut-être il fallait que je m’habitue à des conditions dures. C’est ainsi qu’elle entreprit de me lire le livre. Je me souviens qu’il avait des pages cartonnées et qu’il y avait l’enfant vêtu d’une longue robe tombant sur ses pieds nus, il était très joli, il y avait un ciel étoilé tout autour de sa tête (enfin je crois), c’était sans doute l’enfant Jésus (sic !). Je ne me souviens de rien d’autre mais je crois que c’était bien. Puis il y a eu le « grand voyage » et comme mon père n’avait pas trouvé d’hôtel nous avons dormi en route sur la plage (ô tu te souviens papa ?) je n’avais jamais vu la mer et j’ai eu une vague peur que les baleines viennent nous dévorer, je ne me souviens de rien d’autre, c’est dommage !
    Merci à ton blog Sylvie , je ne vois pas comment sans ce blog ce souvenir, si doux au fond, aurait pu être raconté !!!
    Marine

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