mardi 26 juillet 2011

travail urgent



Je me souviens que lorsque j’ai un travail sérieux à faire dans un délai compté : écrire un texte, finir un cours, boucler un dossier, je me lève dix mille fois de ma chaise, car il faut alors que la maison soit rangée, le ménage fait, le linge lavé et étendu. Puis c’est l’heure du thé, et peut-être ai-je un peu faim. Le temps passe et la culpabilité monte, rien n’est encore vraiment écrit. Dans la tête, oui, sur l’écran, rien. Là, il est absolument indispensable que j’aille nettoyer le miroir de la salle de bain. Je calcule le temps qu’il me reste, une soirée, deux heures … ça ira, si je commence maintenant. Je change les draps, avant. Je n’ose prendre la décision de remettre au lendemain, car se lever vers cinq heures, c’est difficile. Puis je me pose et souvent le texte vient d’un jet. En fait, il était là, caché, prêt à sortir. Je relis le lendemain, je corrige peu. Je me suis juste fait un peu peur. Et si un jour ça ne marchait pas ?

Bon, là il faut que j’aille ranger mon bureau.

1 commentaire:

  1. Un travail urgent dans un délai compté,
    Cela me rappelle le travail de « Continuum » réalisé sur toiles en 1997.. J’avais préparé tous les supports : 25 toiles environs de 120 x120 cm enduites de peinture à l’huile blanche. Sur ces supports je devais poser des empreintes de petits traits cousus sur des bandes de sacs de jute enduites de peinture à l’huile noire. Cela ne devait prendre que quelques minutes pour la réalisation de chaque tableau mais il fallait poser ces bandes de façon « juste », sans droit à l’erreur. J’avais préparé juste le nombre de toiles nécessaire à l’exposition, pas une en plus, pas de droit à l’erreur. Il fallait que chaque geste soit juste si non c’était l’expo qui était fichue !! Ayant préparé tous ces supports je suis partie « en retraite », seule dans la maison de campagne prêtée par des amis. Pendant cette semaine j’étais sensée me ressourcer pour puiser en moi l’énergie juste qui devait me permettre de pauser les bandes d’empreintes à mon retour à l’atelier, juste quelques jour avant l’exposition, les invitations étaient lancées. Je suis tombée malade cette semaine là, tombée dans un état de fatigue tel que tout ce que je pouvais faire en dehors du lit c’était de me traîner sur le banc devant la maison pour prendre un peu l’air. . Je ne savais même pas comment appeler un médecin car je ne savais pas lui dire où j’étais. J’ai eu de plus un problème à une dent qui enflait mon visage de façon monstrueuse, je ne sais plus si j’avais mal. C’est dans ces conditions que ma « retraite » terminée je suis revenue dans mon atelier pour entreprendre l’aventure de « Continuum ». Faut croire aux anges, faut croire qu’ils m’ont portée pour déposer les empreintes « justes » sur les 25 toiles qui ne permettaient pas l’erreur. L’expo a eu lieu, elle se tenait dans mon grand atelier à Saint-Etienne, je n’y avais invité que des amis, mais les meilleurs et c’était très important pour moi. Je ne sais pas comment j’ai pu trouver cette énergie, je crois que je n’en serais plus capable.
    Je n’ai pas eu souvent l’occasion de raconter cette aventure, merci à ton blog Sylvie,
    Marine

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