dimanche 23 octobre 2011

un voile



Je me souviens qu’enfant, j’ai été élevée dans une école catholique. Il y avait une jeune religieuse que j’aimais bien, elle était gentille. Pour préparer notre communion, nous sommes parties en retraite. Trois jours, loin des parents, un groupe de toutes jeunes filles. Nous dormions dans des dortoirs (une grande première pour moi, expérience que je n’ai jamais vraiment souhaitée réitérer !) et, par chance, j’étais dans le dortoir surveillé par cette jeune religieuse que je trouvais belle, le voile comme des cheveux longs. Le premier soir, elle retire son voile et ce que je vois est un choc. Elle a les cheveux courts, elle doit se les couper seule ! Le chaos sur sa tête est d’une violence extrême : des épis, des trous qui laissent presque voir la peau du crâne. Cette vision est en contradiction totale avec la douceur qui émane d’elle. Je me souviens que mes yeux ne se détachent plus de sa tête, j’ai vu quelque chose que je n’aurai pas dû, pas voulu voir.

Je me souviens de cette histoire en croisant une autre religieuse dans la rue, cette semaine. Une femme au port droit et fier, le voile dans le parfait prolongement des plis de la robe.

Les vêtements, quels qu’ils soient, nous montrent et nous cachent, tout autant.

dimanche 9 octobre 2011

les vacances, le retour

 
Je me souviens avoir été en vacances au Vietnam le mois dernier, être rentrée la semaine dernière et aujourd’hui, depuis deux jours, vivre dans l’automne.


Ces notions du temps (hier Hanoï, aujourd’hui Toulouse, hier 36° à 90% d’humidité, aujourd’hui péniblement 18°) bouleversées à quelques heures d’intervalles. Le corps, la tête sont surpris. Nous vivons maintenant dans le silence et la fraîcheur. Il est dimanche, seize heures trente. Là bas, le dîner de nos amis se termine. Ils sont assis sur un trottoir, sur de toutes petites chaises bleues, ils ont mangé un pho bien chaud, au poulet et aux herbes, des nems, un œuf couvé peut-être ou du riz et des petites aubergines rondes et vertes, piquantes et délicieuses.

Le retour, c’est le souvenir, c’est convoquer les bruits, les odeurs, les saveurs … Le retour, c’est essayer d’être ici, tout en voulant être encore un peu là-bas.