Je me souviens, j’ai trente ans, je lis Passion simple,d’Annie Ernaux. Je découvre qu’on peut aimer comme ça, dans l’abîme de soi…Enfin, je ne le découvre pas, je le sais, je le sens, je sens surtout que je suis très précisément en train d’y aller … Et ce texte si beau me dit le possible de cette façon d’aimer. Et si je le lis dans un livre, c’est bien la preuve … je ne sais pas de quoi, que je peux le vivre, moi aussi. Si c’est digne de la littérature, ça vaut le coût d’être vécu …
Je me souviens, j’ai trente sept ans, je lis Trois chevauxd’Erri de Luca. C’est l’heure de la sieste, un après-midi de vacances dans une région chaude, je ferme le livre et alors je sais que je vais enfourcher mon deuxième cheval et aller dans la vie, à nouveau, avec l’homme qui dort à côté de moi.
Je me souviens que j’aime les livres quand ils me parlent de ma vie.
d'accord, mais le Quignard, il s'endort pas un peu sur le coin de la table de chevet? à force? :-)
RépondreSupprimerR*
Là, à droite, tu veux dire ? J'ai adoré les solidarités mystérieuses ! Mais dans ma vie (littéraire) il y a aussi Patrick, les deux vielles Marguerite, Jean-Pierre et Sabine, en outsiders, Yoko et Enrique, en amis étrangers ... plein d'autres !
RépondreSupprimerOui, c’est dans ce croisement de l’autre et de soi que l’on s’accepte, juste dans ce carrefour où je suis dans l’autre et où l’autre est moi . Marine
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