Les vacances commencent, mais ce ne sont pas encore tout à
fait les vacances, c’est un petit espace temps à l’aéroport RCD lors duquel
nous croisons Michael Lonsdale ... tout d’écossais vêtu, chemise et
pantalon, non coordonnés, le cheveux fatigué long dans la nuque, la silhouette
courbée sur la valise à roulettes.
Là, moi, la destination de Copenhague, mon avion à prendre,
la porte G 26 …, tout m’est totalement égal. Ce que je veux seulement,
simplement, c’est suivre Michael Lonsdale et sa valise à roulettes …
Mais bon … quelques heures après, nous atterrissons à
Kastrup.
Et donc, je me souviens de Copenhague, je me souviens qu’il
faisait beau et parfois un peu frais, alors nous restions en terrasse
enveloppés d’un plaid que l’on replie et laisse sur la chaise quand on s’en va.
Je me souviens avoir manger des harengs marinés à la cannelle, à l’orange
confite, aux oignons doux, au cherry, aux clous de girofle, de l’anguille
fumée, un carrot cake en regardant la côte suédoise juste en face …
Je me souviens aimer les peintres danois qui excellent dans
la peinture du silence, la cabane en bois jaune de Per Kirkeby qui curieusement
m’amène dans les forêts de Sibérie, voyage virtuel du à la lecture du moment, la
femme au visage dur, tête baissée, le fond bleu et froid d’Erik Hoppe, et
Hammershoi, dont il ne faut rien dire, cela ferait vraiment trop de bruit.
Je me souviens de la petite sirène et de tous ces gens qui
lui tournent le dos pour se faire prendre en photo avec elle, elle-même regarde
vers la mer, ainsi, personne ne regarde personne, mais tout le monde est sur la
photo, n’est-ce pas le plus important ?
Je me souviens du très bel appartement que nous avons loué,
blanc et vide, dans Henrik Ibsens Vej, de l’épicier italien au coin de la rue
d’en face et de ses pizzas chaudes façon new-yorkaises (on s’y perd).
Je crois que je pourrais vite m’habituer au principe des
deux petites couettes dans le grand lit et de ne pas mettre de rideaux aux
fenêtres, un peu moins vite, toute fois …Je crois qu’ici et seulement ici, je
pourrai faire du vélo en ville.
Nous nous souvenons nous être beaucoup amusés dans Shadow 2 de Shilpa Gupta, f. et moi et les autres visiteurs, si bien que nous échangions
des sourires entendus lorsque nous nous sommes retrouvés au café de l’Arken
pour manger un hareng à la crème.
Je me souviens que nous avons regardé avec une envie
grandissante, tous les jours dans la boutique en bas de chez nous, un fauteuil
en bois blanc au design scandinave ; que le dernier jour, nous avons osé
entrer et demander le prix et la
surprise n’était pas là où nous l’attendions : oui, le prix fait que le
fauteuil reste dans la boutique où il est du plus bel effet ! et non, en
fait le designer est portugais !!!
Je me souviens, le dernier jour, dans le musée que nous ne
comptions pas visiter, mais bon, il ferme dans deux heures, on est juste en
face … avoir pleuré devant une salle à manger orange et bleu de Bonnard
(Bonnard me fait souvent cet effet là, il faut le savoir si un jour on visite
Orsay ensemble !). Marthe (?) se penche en avant vers le tout petit museau
du chien qui dépasse de la table …Elle lui parle. Toutes les toiles de Bonnard
me ramène là.
Je me souviens aussi avoir acheté un stone rolling pin green
dans son étui de coton blanc, de l’avoir trouvé dans une boutique un peu comme
s’il m’avait donné rendez-vous et d’être très heureuse de savoir qu’il est aussi
dans une maison amie, dans une autre ville.
Je me souviens
de plein d’autres choses et je me souviens d’avoir aimé cette ville, ce trop
court séjour, je me souviens d’avoir envie d’aller voir la mer.
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