Je me souviens du vieil Artant qui me laissa perplexe et
esseulée quelques jours, j’avais vingt ans. Je suis à l’université et je suis
des cours d’iconologie, j’adore ça, j’apprends, j’apprends, ça s’ouvre devant
moi, en moi ; toutes ces choses que je ne savais pas exister et qui me
passionnent, qui trouvent écho. Un jour, en cours, il est question de ce vieil
Artant dont je n’ai jamais entendu parler. Le malaise vient qu’il me semble
être la seule à ne pas voir de qui on parle et, orgueil, je ne sais pas dire
que je ne sais pas. Cette absence me révèle toute mon illégitimité à être là,
sur ces bancs, en histoire de l’art, alors que je découvre les musées en même
temps que ces études ! (Ici, tout cela est dit magnifiquement.)
Mon père avait pour moi d’autres ambitions
professionnelles que f. se plait à me rappeler lorsque je me lime les ongles
dans des lieux incongrus, pour faire passer le temps, façon secrétaire.
Le
vieillard Temps ayant fait son travail, je me souviens qu’aujourd’hui, je peux
sourire de cette histoire, d’autant plus que j’ai, récemment, rencontré
quelqu’un qui, enfant, ne voyait pas ce que pouvait être du beurre de
missel !
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