Je me souviens de films et d’images :
Dans Stranger than paradise, Éva et Willie mangent face à
face, un bibelot kitchissime et incongru posé sur la table, entre eux deux.
Dans India Song, les trois corps, Anne-Marie Stretter et ses deux amants, allongés à même le
sol de la maison, côte à côte, ils ne se touchent pas.
Dans Les nuits de la pleine lune, dans un bar
« anonyme », Octave sort un carnet bleu à spirale de sa poche et
prend des notes pendant que Louise descend aux toilettes, une pochette jaune
rayée de noir, façon tigre, à la main.
Dans Still walking, la mère, après le bain du soir, va
étendre sa serviette de toilette sur un fil à linge, dehors.
Dans la Piscine, Jean-Paul et Harry prennent un petit
déjeuner au bord de la piscine, Harry est affamé, Jean-Paul non, je ne sais
plus s’il boit même un café
Dans petits arrangements avec les morts, Zaza demande
toujours l’heure qu’il est. On ne sait pas très bien si c’est pour ne pas rater
le poissonnier et les langoustines du repas du soir ou pour prendre une petite
pilule qui rend la vie plus belle. Sa sœur et ses frères se demandent pourquoi
elle n’a pas de montre.
Dans Brodeuses, j’aime toutes les images. Claire prépare
quelques broderies qu’elle a réalisées pour les montrer à Madame Melikian, elle
les dépose d’une main sûre à plat sur un papier de soie blanc, elle hésite pour
la dernière, celle avec la fourrure de lapin, et finalement, oui … le bruit du
papier qu’elle replie.
Dans
trois de ces films, le même geste de femme de lisser un tissu du plat de la
main d’un geste bref, pour enlever un pli parfois imaginaire.
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